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L’an neuf, un moment privilégié pour se défaire de ses croyances limitantes

L’an neuf, un moment privilégié pour se défaire de ses croyances limitantes

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L’entrée dans une nouvelle année est une période propice au changement et aux bonnes résolutions. À cette occasion, Marie-aurore moulin (promo 87), consultante et fondatrice d’Aurea Coaching & Conseil, nous invite à remettre en question les croyances et les héritages familiaux qui pourraient entraver notre épanouissement personnel.

En fin d’année, nos croyances sont convoquées au travers de la manière dont nous fêtons le passage vers l’an neuf : festivités religieuses, spirituelles, familiales, amicales, rituels païens, symboliques. Moments de partages qui prennent leurs sources dans la tradition, héritée de nos ancêtres. La célébration s’accompagne de son cortège de voeux et de résolutions.

Nous arrivons au monde déjà chargés d’histoires. Nos cellules portent en elles nos ascendants, des traces de leur vie, de leurs expériences. Les composantes familiale, sociale, culturelle, économique de notre environnement vont marquer de leurs sceaux notre destin de déterminismes. Ces héritages s’expriment dans nos vies au travers de nos croyances et se modèlent dans les représentations que nous nous faisons du monde. Ils se traduisent dans notre quotidien en habitudes, principes, respect de valeurs qui sous-tendent nos manières d’agir, de réagir, de penser et de ressentir. Ces croyances agissent comme des vérités. Si elles sont indispensables pour nous aider à structurer notre pensée, il est nécessaire de les connaître et de les reconnaître pour ne pas nous laisser agir par elles, à notre insu. Elles peuvent se comporter en tyrans intérieurs et être de véritables freins à notre évolution.

Dans notre sphère professionnelle, où sont en jeu réalisation de soi et reconnaissance de notre valeur, nous sommes aux prises avec ce qui s’est joué dans nos lignées autour de l’argent, du travail, du social et de l’idéal projeté par nos parents. Ainsi, si de père en fils, on est notaire ou médecin, ne pas respecter cet ordre des choses est une trahison, qui met en danger le devenir de la famille et sa position sociale. Chez les entrepreneurs, un enfant a le devoir de reprendre l’affaire et d’en assumer les responsabilités. Nombres de vocations, d’aspirations ne voient pas le jour, sacrifiées sur l’autel de ces fidélités et de ces loyautés.

Une famille confrontée aux faillites et au chômage, peut imposer à ses descendants le statut de fonctionnaire, et développer résistance au changement et aversion au risque.

Le modèle de la réussite liée à la méritocratie peut générer une quête insatiable pour satisfaire l’obligation du toujours mieux ou se révéler source paradoxale d’inhibition à entreprendre par hantise de l’échec. La valorisation de la force en interdisant tristesse et fragilité peut empêcher l’accès à la sensibilité et invalider un destin artistique.

Rarement explicites, les croyances se débusquent en portant attention à ces petites phrases qui, tel des disques rayés, hantent notre monde intérieur « Pour vivre heureux, vivons cachés, je n’ai pas le droit à l’erreur, il est trop tard pour changer, je suis trop timide, je n’oserai jamais, etc. », agitent sentiments d’impuissance, incapacité et peurs. Elles signalent l’emprise de croyances limitantes qui débouchent sur des répétitions, des évitements, des renoncements, des autosabordages et ce, en dépit de ses ambitions.

Il est nécessaire de questionner le système dont on est issu, pour au moins trois raisons :
  • voir en quoi il nous correspond profondément, il fait sens, il est juste pour soi et effectuer le tri nécessaire pour gagner en autonomie.
  • Identifier en quoi il est limitant dans la mesure où il pose, impose, induit des interdits pour gagner en libre-arbitre.
  • Vérifier sa validité dans le contexte actuel pour gagner en cohérence entre ce que nous sommes et ce que nous faisons.

Il s’agit de mettre de la conscience, de la lumière sur ces voiles qui obscurcissent nos choix, nos désirs, notre volonté, afin de libérer notre énergie créatrice. C’est se donner les moyens de transformer son destin pour prendre en main sa destinée. Comme l’a affirmé Socrate : Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux. En ce début d’année, dans vos bonnes résolutions, triez vos croyances, gardez celles qui vous conviennent et transformez celles qui ne vous conviennent pas.


Article publié dans le magazine Emile Boutmy n°8, rubrique
Article publié dans le magazine Emile Boutmy n°8, rubrique "Carrières, l'oeil du coach", p.114 - Hiver 2017